Premier réveil à Mexico City : 4h du mat. La bouffe de l’avion nous a dézingué l’estomac, à tel point que je n’ai rien eu le coeur de manger hier soir à notre arrivée. Heureusement le citrate de bétaïne avant de dormir a fait son effet ; ce qui n’est visiblement pas le cas de la mélatonine. Je me rendors tant bien que mal, et me réveille aux bruits des travaux dans la rue à une heure plus raisonnable.
Nous sommes le 17 avril, dimanche de Pâques. Excités comme des pucerons, on décide d’ouvrir le bal avec le plus grand parc de Mexico, le Chapultepec, à quelques blocs de notre appartement. Des hordes de Mexicains en famille se pressent dans le parc, qui fête le festival des insectes. On prend un moment pour traverser la zone dans l’espoir de trouver un brin de pelouse ; peine perdue, car le parc est entièrement bétonné. On en rejoint finalement l’entrée, surmontée d’une sauterelle géante devant laquelle des dizaines de personnes font la queue sans broncher pour prendre une photo.
13h, la faim se fait sentir. On s’envoie du chicharron sans trop savoir ce que c’est, une sorte d’énorme chips de friture avec de la sauce piquante et de la crème. Ce n’est qu’en écrivant ces lignes que j’apprends qu’il s’agit de peau de porc frite. Natacha, végétarienne, sera ravie de l’apprendre.
On décide de rejoindre à pied notre destination, le Café Vegetal, tenu par une amie venue s’installer au Mexique peu de temps après ses études. On traverse les Parque España et Parque México, tout aussi blindés, mais plus charmants. On est en plein quartier de la Condesa, succession de petites rues ombragées, plutôt larges, aux bâtiments bas et colorés. Les nombreuses terrasses de restaurants sont pleines de gens qui déjeunent avec leurs chiens, tous fiers et beaux. On croise quelques monuments - eux aussi en béton - au style totalitaire, qui rappellent fortement les décors de Brazil.
Julia et son fiancé Saya nous accueillent à bras ouverts dans leur petit café. Tout est vegan et fait maison, pains, pâtisseries, plats et boissons. On commande du guacamole, des nachos, et des molletes, une baguette coupée en deux tartinée de purée de haricots noirs, du fromage (en l’occurence fauxmage) fondu, effiloché de tofu et pico de gallo. Tous les plats défoncent. Je commande aussi un chocolat froid, la préparation du chocolat en boisson au Mexique étant très différente de ce que l’on connaît en Europe. Probablement un des meilleurs chocolats que j’ai bu. Je n’ai pas la moindre place pour un dessert, mais j’ai pour tradition d’honorer la mémoire de mon père, né un 17 avril, avec un dessert au café ; on termine donc avec un tiramisu de compét, non sans mal.
Ce sera sans surprise le seul repas de cette première journée, qui s’achève dans la douleur du jet lag, compensée par l’excitation infinie d’être à l’autre bout du monde.
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