On décide de prendre le petit-déjeuner au Café La Habana, un lieu emblématique resté dans son jus depuis les années 50. C’est là que Fidel et le Che se retrouvaient régulièrement pour planifier la révolution cubaine. On y mange des enchiladas et une omelette aux champignons avant de se mettre en route, direction le centre historique. On re-croise quelques monuments en béton, notamment une Vierge et son enfant aux traits clairement aztèques.
Sur le chemin, on s’arrête un moment pour traverser le Mercado de Artesanías La Ciudadela, un dédale de ruelles blindées de marchands vendant souvenirs, vêtements, masques de catcheurs et autres babioles artisanales. L’endroit n’est pas sans rappeler le souk de Jérusalem. En sortant, on passe devant le Mercado de San Juan, un lieu connu pour y acheter - et manger - toutes sortes d’insectes et de produits exotiques. Mygales et scorpions vivants, apéritifs faits de vers et de blattes et j’en passe. On avait quand même plus envie de tacos, donc le temps d’un coup d’oeil et retour sous le cagnard.
On approche du centre historique, les rues se densifient. On passe devant une église (la Basílica de San José) d’où s’échappe la voix amplifiée d’un curé façon muezzin. Il s’emploie à entraîner l’assistance dans un chant de Pâques plutôt catchy, alternant refrains et prêche parlé, mais chante terriblement faux. Le temps de filmer quelques minutes, on traverse ensuite le Canal Street version chilango où se succèdent les boutiques d’électronique et de hifi complètement désuets, puis descendons une sorte de mini Chinatown, une rue décorée de lampions et ombrelles suspendues, pleine de restaurants et supermarchés asiatiques.
On arrive enfin sur un des endroits emblématiques de Mexico : le parc Alameda Central, le plus vieux de la ville. Bel endroit, plein de fontaines dans lesquelles se baignent les enfants, et de bancs où se retrouvent bandes de potes et couples. Une fois de plus, pas la moindre pelouse à l’horizon, juste du béton et des arbres. Mais ça marche.
Le moment tant attendu du séjour arrive enfin : l’heure des premiers tacos. On se dirige vers une institution du quartier, la Taqueria Tlaquepaque. Bouffée d’émotion aux premiers crocs de mon premier taco al pastor autochtone. Au Mexique, le porc cuit sur des broches à kébab - quelle ironie - surmonté d’un ananas, lui aussi embroché. A noter que contrairement à chez nous, les Mexicains ont la générosité de doubler les tortillas, ce qui évite qu’elles ne se déchirent à la première bouchée - et que nos doigts sentent l’oignon jusqu’à la prochaine douche.
On visite ensuite la Catedral Metropolitana de la Ciudad de México, bombe d’architecture dont la construction s’étale du XVIe au XIXe siècle. Gigantesque et assez sobre (mis à part l’autel des Rois, 25 mètres sur 13 de sculptures plaquées or et les deux orgues parmi les plus grands des Amériques), on profite du frais un bon moment. Le Jésus sur sa croix est particulièrement classe, entièrement peint en noir ; il aurait apparemment sauvé un prêtre d’un empoisonnement certain en absorbant le poison qui lui était destiné. Toujours là pour rendre service.
En sortant, le coup de barre post-tacos-bière se fait sentir. On décide de faire un dernier stop de touriste en montant au sommet de la Torre Latinoamericana, l’Empire State Building local. Le panorama vu du 45e étage vaut clairement la queue aux avant derniers étages, malgré la chaleur et l’ambiance 90s du lieu. La vue sur les coupoles du Palacio de Bellas Artes est hallucinante.
La journée s’achève par un dîner avec nos amis restaurateurs retrouvés la veille, qui nous emmènent dans une taqueria végétarienne assez prisée. On remange des tacos, cette fois sous la forme d’assortiments divers (les tacos se mangent souvent par 3). Nos amis nous emmènent ensuite chez eux en voiture pour nous faire partager la ballade du soir de leurs deux chiens, Pancho et Fleki ; la ballade digestive idéale pour finir ce lundi de Pâques sous le signe de la tortilla.
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